7 mai 2011

Susciter la foi même après les désastres naturels

Chers (es) lecteurs, lectrices,
L’année 2010 est déjà une page tournée. Pourtant, les larmes, les traumatismes et les chagrins de toutes sortes qu’elle a laissés sont loin d’être oubliés. Tous ces mauvais souvenirs viennent s’ajouter aux multiples raisons qu’on a toujours eues dans ce pays pour se dire « Bonne Année». Puissent les leçons apprises de 2010 nous aider à travailler pour un environnement sain et avoir une santé robuste pour qu’ensemble nous puissions travailler au respect et à la défense de la vie.

Cette nouvelle parution de l’Ecclésia, sous le thème général : « L’Eglise d’Haïti d’aujourd’hui : Mission, Evaluation et Perspectives d’avenir » se propose de faire réfléchir l’Eglise sur sa mission qui est depuis toujours la même et toujours différente. Sa mission est depuis toujours la même parce qu’elle doit témoigner de l’expérience unique de l’évangile de Jésus-Christ. Toujours différente parce que ce témoignage peut être placé dans un contexte historique déterminé. Je veux introduire les articles qui, dans ce numéro, sont soumis à votre lecture, par trois considérations historiques suivies d’une réflexion théologique et spirituelle.

Premièrement, la tradition s’est toujours basée, pour donner un fondement biblico théologique à la mission de l’Église, sur cette phrase de Jésus dans l’évangile de saint Matthieu au chapitre 28, verset 19: « allez donc de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ». A la vérité, la mission de l’Église est, entre autres, un appel à la construction d’un monde où tous nous pouvons contribuer à la réalisation pleine et entière non seulement des êtres humains mais de toute la création comme point culminant pour arriver à ce « déjà là mais pas encore », le Royaume de Dieu.

Deuxièmement, les leçons apprises de 2010 sont loin de nous laisser indifférent. Comme bilan, avec le tremblement de terre, plus de 300 000 haïtiens et étrangers partent avec l’envie de voir une Haïti développée. Plus d’un million regardent pour l’instant leur rêve à un horizon lointain et incertain sans oublier le nombre d’handicapés qui s’augmente dans un pays marqué par l’inattention. A tout cela, durant la seule année 2010, viennent s’ajouter les tornades, les cyclones, l’épidémie de cholera accompagnée de lynchages inutiles et les turbulences politiques qui constituent depuis si longtemps l’une des caractéristiques d’Haïti. Face à tout cela, l’Église d’Haïti (toutes dénominations confondues) qui est jusqu'à date l’une des institutions décentralisées, n’a pas une nouvelle mission mais se sent appelée à d’autres sphères d’action, des actions concertées. Mais, nous devons nous faire entendre d’une seule voix.

Troisièmement, l’année 2011 vient marquer pour l’Église épiscopale d’Haïti cent cinquante ans de témoignages de foi et d’engagement social dans un pays marqué par la turbulence politique et soumis à tout modèle économique en développement. Cette église, en plus des difficultés économiques et politiques auxquelles elle fait face, aura vu partir adeptes et infrastructures physiques dans des conditions terribles durant son développement. C’est dans cette optique qu’Ecclésia se propose, durant toute l’année 2011, de présenter à ses lecteurs des articles qui retraceront l’histoire de cette branche de l’Église universelle…… Bonne lecture !

…. « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » « Viens » dit-il…Mais, en voyant le vent il eut peur et, commençant à couler, il s’écria : « Seigneur, sauve-moi » (Mt 14 28-30). Sauver signifiait déjà dans le grec classique rendre la santé à celui qui l’a perdue, rendre la sécurité à celui que menace un danger, arracher à la mort telle personne sur le point de périr. A un moment où le monde est ébranlé par le doute, notre foi ne tient pas. Mais, quand malgré tout celui qui nous visite est l’EMMANUEL, nous pouvons prier aux intentions du monde entier en ces termes : « Nous doutons mais Dieu s’en charge. Son amour est plus fort que notre doute. Qu’il prenne nos mains »

C’est sur cette note d’espérance et de confiance que l’Ecclésia dit bonne lecture à tous ses aimables lecteurs et lectrices et, une fois de plus, leur présente ses vœux les meilleurs pour l’année 2011 qui vient de commencer.